Le christianisme en Irak au tournant de l’Islam : histoire et archéologie
Résumé
Une table ronde internationale organisée les 4 et 5 mai 2019 à l’université de Salahaddin (Erbil, Irak) a mis en évidence l’intérêt d’un ouvrage collectif sur la question du christianisme en Irak au tournant de l’Islam. Les Presses de l’Ifpo lancent donc un appel à contribution sur ce thème.
Argumentaire
La disparition de l’Empire perse et le repli de l’Empire byzantin suite aux conquêtes arabo-musulmanes ont entraîné pour les chrétiens des régions conquises d’importants changements institutionnels. En Irak, l’Église syro-orientale peut se développer car elle n’est plus limitée par l’empire sassanide de religion zoroastrienne. Néanmoins, il est difficile de restituer les formes qu’a pu prendre ce christianisme ancien et d’évaluer quelles modifications a pu entraîner la conquête. L’architecture des églises semble révéler une proximité de la partie nord de l’Irak avec les territoires byzantins tandis que le sud formerait un ensemble homogène avec le golfe Arabo-Persique. Des points communs semblent néanmoins apparaître entre le nord et le sud de l’Irak, par exemple dans la culture matérielle ou la présence de sépultures dans les églises, interprétées comme des reliques. Il est difficile de savoir si ces différences et ces ressemblances sont liées à des questions d’Églises, de liturgies, d’influence régionale. Depuis les fouilles de D. T. Rice à al‑Hira dans les années 30, des projets archéologiques récents ainsi que des études épigraphiques et historiques apportent des éléments nouveaux sur le devenir du christianisme au début de l’Islam en Irak.
La table ronde internationale Le christianisme en Irak au tournant de l’Islam a permis de faire un premier état des lieux des recherches, en particulier des données archéologiques. Elle a mis en exergue la continuité des formes du christianisme avant et après l’islam, le tournant de l’islam est finalement la période la mieux documentée, à la fois par l’archéologie et par les textes. L’examen de l’architecture et de la culture matérielle ne révèle aucune rupture. Les églises ne paraissent pas modifiées, les motifs des croix en stuc sont difficiles à distinguer suivant des critères chronologiques, les types céramiques se maintiennent. S’il y a rupture, elle serait plutôt à situer dans le courant du ixe siècle. Les populations conservent leur religion, leur mode de vie, leur langue pendant au moins deux siècles après les conquêtes. Ce phénomène, qui a déjà été mis en évidence en Égypte et en Syrie, doit être mieux documenté en Irak. En effet, le christianisme dans cette région est finalement très mal connu. Il apparaît à la fois nécessaire de reconsidérer les travaux anciens dont les publications sont lacunaires et de publier les premiers résultats de travaux en cours. Cette manifestation a également mis en évidence la richesse d’une approche comparatiste entre les sources : seule la confrontation de sources textuelles et archéologiques permettra de répondre à certaines questions comme celle de la liturgie des édifices religieux.
Éditeurs
Narmin Ali Amin (Université Salahaddin-Erbil)
Julie Bonnéric (Institut français du Proche-Orient)
Barbara Couturaud (Institut français du Proche-Orient)
Comité scientifique
Kayfi Ali (Direction générale des Antiquités du Kurdistan)
Françoise Briquel-Chatonnet (CNRS UMR 8167 Orient & Méditerranée)
Pauline Koetschet (Institut français du Proche-Orient/CNRS UMR 7297 CPAF)
Karel Novacek (Palacký University Olomouc)
Dominique Pieri (Ifpo/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
St John Simpson (British Museum)
Modalités de soumission
Les propositions d’articles (max. 40.000 signes espaces compris sans la bibliographie, max. 10 figures), en français, en anglais ou en arabe, devront être envoyé sous leur forme complète et définitive avec les illustrations avant le 28 février 2021 à l’adresse suivante : j.bonneric@ifporient.com.
Elles comprendront :
– le texte de l’article aux formats doc et pdf, dont la présentation devra se conformer aux règles édictées par la charte éditoriale de la BAH des Presses de l’Ifpo ;
– une bibliographie aux normes selon la même charte ;
– la liste des légendes des figures et/ou des planches ;
– les illustrations au format tif ;
– les résumés de l’article (max. 1.200 signes espaces compris), en français, en anglais et en arabe.
Les fichiers lourds (illustrations notamment) pourront être envoyés via des plateformes de téléchargement comme Dropbox ou Wetransfer.
L’obtention des droits de reproduction nécessaires, y compris sur internet, est de la responsabilité de l’auteur.
Les articles proposés seront évalués par des pairs (double aveugle) et une réponse sera donnée aux auteurs dans les trois mois suivant le dépôt de leur article. La parution du volume est prévue au premier semestre 2022.
Contacts
Narmin Ali Amin (narminaliamin@yahoo.fr)
Julie Bonnéric (j.bonneric@ifporient.com)
Barbara Couturaud (b.couturaud@ifporient.com)
Télécharger l’appel à contribution (En/Fr)