Les artistes en temps de guerre : la France maintient sa diplomatie culturelle à Gaza, avec Najla Nakhlé-Cerruti sur France Culture

Le ministère des Affaires étrangères français vient de nommer un nouveau directeur de l’Institut français à Gaza. Depuis un an, quatre agents de l’institut sont morts soit 20 % des effectifs, la majorité de l’équipe a quitté le pays, seuls trois employés sont toujours dans les lieux qui ont d’ailleurs été frappés par une frappe israélienne en novembre 2023. Malgré ces conditions difficiles, le Quai d’Orsay continue de maintenir des activités culturelles dans la bande de Gaza en soutenant financièrement différentes initiatives mené par des organisations locales, notamment dans des camps de réfugiés ou en aidant des artistes à quitter la bande de Gaza.

Mais cette diplomatie culturelle suscite néanmoins certaines critiques au vu de l’ambiguïté de la France dans le conflit en cours, comme l’explique la chercheuse Najla Nakhlé-Cerruti : « La politique française est critiquée. Elle doit affronter une opposition très forte de la part des communautés et notamment des communautés artistiques à Gaza, mais plus largement dans l’espace arabe. Donc, on peut comprendre ce refus de recevoir de l’argent d’un gouvernement à des fonds publics issus d’un gouvernement qui, par ailleurs, mène des actions qui contribuent au maintien de cette situation dramatique. D’un autre côté, on voit que, à Gaza, il y a justement une volonté politique de maintenir la diplomatie culturelle pour aussi combler le déficit politique qui peut être perçu par les populations. »