Liqaa MAROOKI

Courriel : lika_toma@yahoo.fr

Statut : doctorante associée

A l’Ifpo depuis 2021

Département : Études contemporaines

Site: Erbil

Ethnomusicologue

Recherche en cours

Thèse de doctorat, Sorbonne Université, département de musicologie.

Intitulé : LE RÔLE DES MUSICIENS QAWWÂL DANS LE PÉLERINAGE JAMÂ’IYYAH DE LA COMMUNAUTÉ YÉZIDIE DU NORD DE L’IRAK

L’objectif de cette thèse est de présenter la musique sacrée de la communauté Yézidi, de plaine de Ninive au Nord de l’Irak, qui représente son berceau historique par l’intermédiaire des Qawwâl (les Orateurs), qui sont des religieux musiciens qui s’accompagnent du daf (tambour sur cadre) et du shibbab (flûte oblique), instruments sacrés des Yézidis. Du fait de l’absence de livres saints yézidis, les qawwâl sont un des piliers de la religion, et les seuls chargés de les transmettre en musique et, de manière orale, les textes religieux conservés dans les mémoires, ce qu’ils appellent « La science de la poitrine ». Id al jama’yyah (la fête du rassemblement) est un pèlerinage annuelle dédié à sheikh ‘Adi (un soufi du XII^e siècle), un des plus grand saints yézidis. L’aspect cérémonial de cette fête qui a lieu à Lalish, où se trouve le mausolée de sheikh ‘Adi, est étroitement lié à la présence des qawwâl (comme c’est le cas pour les autres fêtes de l’année). Dans cette fête, on peut clairement repérer, grâce aux rituels, les traces des religions anciennes et les traits syncrétiques de la religion yézidie qui ont été adaptés de plusieurs autres religions (abrahamiques et non abrahamiques). De là s’élabore la problématique de la thèse : quel est la contribution des qawwâl, en tant que garants et conservateurs de la religion yazidi, et étant à la fois musiciens et dignitaires religieux, à la constitution d’une identité de la communauté yézidi qui a toujours été menacée d’extinction durant son histoire sanglante. Selon les chercheurs, cette communauté est soumise aujourd’hui à trois sources d’influence socio-politico-culturelle. La première est représentée par leurs origines kurdes, et plus précisément leur dialecte, le kurmanji, langue parlée et rituelle à la fois. Cependant, un grand nombre des Yézidis insistent sur une seconde source, leur dépendance plus ancienne dont les racines remontent aux premières civilisations irano-mésopotamiennes dont on trouve les traces dans leurs pratiques religieuses, notamment le zoroastrisme. La troisième source est arabo-musulmane : selon certaines interprétations, les Yezidi seraient un groupe soufi dissident de la religion musulmane, constitué à partir du XII^e siècle par le Sheikh ‘Adi qui venait d’un village à côté de la ville de Baalbek au Liban. Aujourd’hui, dans la plaine de Ninive, les qawwâl, issus de deux villages isolés dans un environnement arabophone, représentent un maillon important entre les diverses communautés Yézidis.

Diplômes

• 2019 : Master Recherche en Musique, Option: Musique sacrée. Sujet : « Chants de Nahiré de l’Eglise syriaque catholique selon les deux Traditions de Baghdèda et de Charfeh. Etude comparative », université Saint-Esprit de Kaslik-Liban, soutenue le 2 Mars 2019, 149p.
• 2005 : Licence en musique sacrée, université Saint-Esprit de Kaslik-Liban.
• 2001 : Licence en littérature française de la faculté des lettres, université de Mossoul-Irak.
  

Pratique professionnelle

• Depuis 2013 : assistante-enseignante titulaire de la musique à la faculté des beaux arts, université de Mossoul-Irak.
• 2014-2017 : enseignante visiteur de musique à la faculté des beaux arts, université de Salahhaddin, Erbil-Irak.
• 2012-2017 : enseignante conférencière de musique sacrée au Babel College for Philosophy and Theology, Erbil-Irak.

Expériences et activités musicales

• Membre du groupe « conservation du patrimoine de chants syriaques de la transmission orale » formé en 2013.
• Direction de quelques chorales religieuses et interprétation des hymnes traditionnelle sacrée depuis 1998.
• Composition de chansons pour les enfants ou d’hymnes pour des chœurs d’Église.
• Concert de chants traditionnels sacrés et soufi en France et en Irak.
• Enregistrements, enquêtes et travail ethnographique de terrain sur la musique religieuse traditionnelle chrétienne depuis 2006 et la musique traditionnelle yézidie depuis 2019.