Nariman Khana Rahim RAHIM
Doctorant à l’École pratiques des hautes études (EPHE-PSL) ;
Boursier AMI Ifpo |
À l’Ifpo : depuis le 1er janvier 2024 à Erbil.
Département : DEAMM
Site : Erbil
Courriel : nariman_7fr@hotmail.com
Laboratoire/ED de rattachement : École pratiques des hautes études (EPHE-PSL) (ED 472)
Thèmes de recherche
Edifices publics et demeures privées de la citadelle de Kirkūk à la période ottomane.
Programmes de recherche
Thèse de doctorat (titre et résumé) (Edifices publics et demeures privées de la citadelle de Kirkūk à la période ottomane).
Ma thèse sur la citadelle de Kirkūk
Kirkūk est une ville ancienne située au nord de l’Irak dans la province du Kurdistan irakien et occupée aujourd’hui par une population majoritairement kurde. Elle se situe géographiquement entre le Petit Zab et la plaine d’Erbil (au nord), le Tigre (à l’ouest), la chaîne montagneuse de Hamrīn (au sud) et la rivière de Sirwane, la plaine de Garmyān et la plaine de Šāhrazūr (à l’est). Notre projet de thèse vise àconduire l’étude des édifices conservés à l’intérieur de la citadelle de Kirkūk que nous avons déjà pu examiner lors d’une première mission dans cette ville. L’un des plus importants sites archéologiques de Kirkūk est la citadelle qui se trouve au centre du noyau urbain. Comme à Irbil, le terme citadelle employé aussi à Kirkūk désigne un vaste espace d’environ 196 ha entouré d’une enceinte circulaire et se trouvant sur un tell de 18 m de hauteur auquel on accède par 4 portes. A l’intérieur de cette citadelle, se trouve une véritable ville constituée de vieilles maisons, de mosquées anciennes, de ḥammāms, de ẖāns, d’églises, de takiyyas, de madrasas, de qaīsarī et de qšlla. Plusieurs bâtiments publics se trouvent en bon état de conservation comme les mosquées de Nabī Dānyāl, de ‘Urīyān (1142H), de ’Awlū, les madrasas de Šāh Ġāzī (1067H), Maydān (1205H) et le qaysarī de Qīlǧīlr. – 3 – …/… Les maisons les mieux conservées et qui seront au cœur de notre étude seront les dār de ʿAlī Aġā (1328/1907), Tayfūr (1152/1739), Martomā, Ṣidīq ʿAlā, Mīkā’īl, Saīd Fātiḥ et Ğūnaīd Ḥabīb. D’autres bâtiments sont en ruines, comme la mosquée de Ḥasan Pākīz, les madrasas de ḥāǧǧī Sulaymān Aġā, ’Al Zāda, l’église d’Umm al-Aḥzrā al-Kldānīa et nombre de maisons qui ont été enregistrées par la direction de l’archéologie à Kirkūk. Le projet de thèse présenté ici repose sur un premier corpus d’une cinquantaine de maisons, situées à l’intérieur de la citadelle, de quatre mosquées, de quatre madrasas, d’un qaysarī et d’une église située dans les trois quartiers de la ville (le quartier de Maīdā au nord, du Ḥammām au centre et de Qallāt au sud). La plupart de ces édifices ont été construit entre la fin du XVIIe et la fin du XIXe siècle, en pleine époque ottomane. Notre premier objectif sera d’effectuer un recensement complet de ce patrimoine et de le cartographier avant qu’il ne soit rasé ou reconstruit comme cela s’est produit à Irbil. Il s’agira ensuite de conduire sur un ensemble d’une dizaine d’édifices sélectionnés une étude architecturale, épigraphique et ornementale permettant de dégager la singularité de l’architecture de Kirkuk tout en effectuant des comparaisons avec les autres villes du Kurdistan, province qui fut du XVIIe au XIXe siècle une zone-frontière entre l’empire ottoman et l’empire safavide La première étape de ce travail consistera donc à mener une étude de terrain en effectuant le relevé, en plan et en élévation, de l’ensemble des bâtiments en bon état de conservation que l’on s’efforcera de classer selon un ordre chronologique tout en les replaçant sur le plan cadastral de la citadelle. Une attention particulière sera portée au plan et à la disposition de ces bâtiments. II s’agira également d’effectuer la couverture photographique de ces édifices et de tous les éléments architecturaux et décoratifs remarquables. Il faudra ensuite regarder dans quelle mesure les plans de ces bâtiments se rattachent au plan traditionnel du bâtiment méditerranéen à cour centrale avec quatre, deux ou parfois un îwân ; l’étage étant plutôt réservé à l’usage privé et notamment aux femmes. Il s’agira aussi, à travers une étude diachronique, de voir quelles furent les évolutions de ce plan durant les trois siècles sur lesquels porte notre étude. Une partie enfin de cette étude portera sur le décor rencontré dans ces maisons et ces édifices qui est bien souvent un des éléments les plus fiables de datation lorsque nous ne possédons pas de témoignages épigraphiques ou de documents d’archives. Les éléments les plus caractéristiques de l’architecture sont ici l’utilisation de la brique, de la pierre, de marbre, de stuc, de céramique, de bois et de métal. Ce travail s’inscrit dans la continuité de ma recherche en M2 à l’EPHE. Mon mémoire de master intitulé Cinq bâtiments de Koya datant de la seconde moitié du XIXe siècle (1844-1900), Étude architecturale, épigraphique et ornementale portait sur la ville de Koya située à 70 km à l’est de Kirkūk. – 4 – Kirkūk, à cause de la présence voisine de champs pétroliers, a été jusqu’à une époque récente une ville contestée entre le gouvernement irakien et la province autonome, puis la cité a été prise par DAESH avant d’être libérée. Cette situation a empêché que l’on s’intéresse et mette en valeur son patrimoine qui est pourtant exceptionnel et est aujourd’hui menacé, faute d’entretien. En effet, la seule étude conduite sur le site entre 1997 et en 2000 par une équipe locale de la direction archéologique de Kirkūk. Celle-ci a fouillé une infime partie de la cité, permettant cependant de retrouver l’emplacement d’une ancienne porte de la ville. Si cette thèse a pour objectif de préserver un patrimoine en péril en photographiant, effectuant le relevé des bâtiments, recherchant les documents écrits et les témoignages oraux attachés à ces édifices. Il s’agira aussi d’étudier la tradition architecturale d’une zone de contact entre monde turc et monde persan tout en analysant l’évolution de la notion de « citadelle » dans le monde nord-mésopotamien. Cette tradition de construction et d’occupation des tells remonte à un passé millénaire, mais l’on assiste à l’époque moderne à une évolution majeure. La ville de Kirkouk sort de ces remparts entourant le tell pour s’installer dans les zones basses périphériques. Une des questions de notre thèse portera sur la comparaison de la nature de l’habitat et des édifices publics et religieux entre la partie haute et la partie basse. Il s’agira aussi de s’interroger pour savoir quelles catégories sociales continuent à ce moment-là à construire ou occuper les édifices installés sur le tell. De même, les lieux de pouvoir et de justice, les centres religieux désertent-ils cet espace ou bien restent-ils attachés aux édifices anciens. Une autre question centrale de cette thèse portera sur les caractéristiques de l’habitat de cette zone de marge. Reflète-t-il une intégration pure et simple au système architectural ottoman ? Témoigne-t-il d’influences persanes ou kurdes ? De même, cette architecture porte-t-elle, notamment à travers les décors épigraphiques, les traces de l’appartenance religieuse des propriétaires et des occupants.
Parcours universitaire et professionnel
Titulaire des diplômes (BAC- scientifique, Maîtrise en archéologie – islamique, Université de Salahaddin ERBIL, Collage des Arts à Erbil (Kurdistan-IRAQ) et Master 2 en histoire de l’art et archéologie).