Villes, spatialités et littératures au Proche-Orient – Journées doctorales, (Beyrouth, 12-13 juin 2019)
Organisées par l’Ifpo et l’UMR Citeres, Emam (équipe Monde arabe et Méditerranée), Université de Tours
La littérature fictionnelle n’est peut-être pas, a priori, une des entrées au travers desquelles une thèse, inscrite dans le domaine des sciences sociales (géographie, histoire, anthropologie, sociologie, etc.), se propose de définir son champ d’investigations et, de manière plus précise, d’aborder et de considérer des spatialités, entendues comme « expériences constitutives de l’humain en général et de chaque humain en particulier » (Michel Lussault, 2013). Cependant, la littérature, en tant que « forme artistique dans laquelle l’imaginaire géographique d’un individu et d’une société trouve ses expressions les plus achevées » (Bernard Debarbieux, 1995), peut s’avérer être un horizon parallèle, presque « collatéral » des sciences sociales. C’est donc en ce sens que nous souhaiterions expérimenter, dans le contexte particulier de l’exercice d’une thèse (soit le cadre formel d’une recherche thématique et disciplinaire en cours de réalisation), l’apport potentiel de la littérature en tant que ressource, certes, mais aussi en tant qu’aire d’hypothèses et d’images singulières. Notre objectif est dès lors de formaliser – même si de manière éclectique – quelques aspects de la façon dont la littérature romanesque questionne les espaces et les spatialités, notamment de la ville, et quelles résolutions elle offre ou suggère en ce sens. Le projet est de solliciter et de questionner ce potentiel pour appréhender certaines complexités des univers d’un corpus géographique de villes du Proche-Orient (Amman, Beyrouth, Le Caire, etc.) via la littérature contemporaine afférente. Comment la littérature évoque-t-elle et convoque-t-elle ces villes, quels thèmes y met-elle en exergue ? Comment procède-t-elle à leur mise en récit, par quels biais, selon quels registres ?
Il s’agira ainsi de débusquer et sonder les spatialités urbaines telles qu’exprimées par la littérature, au travers de lieux, de paysages, d’itinéraires, de figures, de personnages, de situations, d’expériences, d’images et de fantasmes. Il ne peut être question ici de collecter de manière exhaustive ou systématique les représentations spatiales et de spatialités énoncées dans ce champ, mais d’envisager, en fonction de certains possibles offerts et ouverts par cette source, des exercices d’analyse de la question.
Aussi, le projet de cette école doctorale est de proposer à des doctorant-e-s issu-e-s d’horizons disciplinaires divers, de se saisir d’une œuvre littéraire contemporaine (ou de plusieurs) et de la/les mettre en regard de ses terrains, références, objets, thèmes, c’est-à-dire de sa propre recherche, et de considérer les coïncidences, les aléas, les apports, les attendus et les inattendus de cette approche. Il s’agira également de croiser ces expériences et d’en débattre collectivement.
Programme
Anna Madoeuf (U. de Tours), « Villes et marges urbaines en littérature ».
Bénédicte Florin (U. de Tours), « Proximités spatiales et mise à distance sociale. Le terrain en regard de la littérature (exemples cairotes) ».
Solenn Al Majali (U. d’Aix-Marseille), « Représentations spatiales et questions de l’identité à travers les romans de Mohammed Abdul Wali) ».
Zara Fournier (U. de Tours), « Lecture croisée des espaces frontaliers dans le Désert des Tartares et le Rivage des Syrthes et mise perspective avec d’autres sources (littéraires et audiovisuelles) sur le sud du Liban ».
Rouba Kaedbey (U. de Tours), « Le marquage symbolique de l’espace, une affirmation des identités (lecture de Hay al-Amirkan de Jabbour Douaihy) ».
Laura Monfleur (U. de Tours), « Incarnations spatiales et incarnations littéraires de la sécurité : un dialogue entre géographie et littérature à partir de J’ai couru vers le Nil de Alaa El Aswany (2018) »
Héloïse Peaucelle (U. de Tours), « Représentation des modes de vie et pratiques urbaines en Jordanie au regard du récit d’Abdul Rahman Mounif : Une ville dans la mémoire. Amman ».
Lieu
Bâtiment G (études contemporaines) salle à l’étage.
Date et horaires
12 et 13 juin de 9h à 16h